Vaccination anti Covid et troubles menstruels

L’ANSM avait classé la semaine dernière comme « signal potentiel » les troubles menstruels (règles plus abondantes, décalées par rapport au cycle habituel, saignements post-ménopause…) après la vaccination par Pfizer (261 cas) ou Moderna (49 cas), et effectué un signalement à l’Agence européenne des médicaments (EMA). Il est important de préciser que le phénomène est temporaire.

Les autorités sanitaires françaises ne sont pas les seules à avoir reçu des alertes allant dans ce sens. En Espagne, à la date du 18 juillet, près de 450 signalements relatant perturbations du cycle menstruel ou saignements utérins après la vaccination étaient ainsi recensés et concernaient tous les vaccins autorisés.

Et selon les statistiques du gouvernement britannique, citées dans une lettre au British Medical Journal, environ 958 cas d’irrégularités menstruelles ont été recensés Outre-Manche, au 5 avril 2021 (https://www.bmj.com/content/373/bmj.n958/rr-2). Précisons que le Royaume-Uni a opté pour une vaccination massive avec le vaccin d’AstraZeneca, ce qui peut avoir son importance, car son mode de fonctionnement diffère des vaccins à ARNm (Pfizer/BioNTech ou Moderna).

Pas de lien de causalité

Selon l’Agence nationale du médicament, les analyses des quelques 300 cas déclarés n’ont pas permis de mettre à jour un lien de causalité entre l’injection d’un vaccin contre la covid-19 et l’apparition de troubles menstruels.

Ces dernières semaines, 261 cas de troubles menstruels, dont 30 graves (le plus souvent associés à d’autres effets indésirables comme un syndrome pseudo-grippal), ont été analysés chez des femmes d’âge médian de 36,5 ans » après une injection du vaccin de Pfizer BioNTech (essentiellement après la première dose). Pour le vaccin Moderna, ce sont 49 cas de troubles menstruels, dont 6 graves , qui ont été analysés chez des femmes d’âge médian de 38 ans . L’évolution est spontanément favorable en quelques jours pour la grande majorité des cas. A ce jour, aucun lien entre la vaccination et les troubles menstruels ne peut être établi, les causes de ces troubles pouvant être multiples, selon l’ANSM. Les personnes vaccinées dont les troubles menstruels persistent sont invitées à consulter leur médecin.

De son côté, le Comité d’évaluation des risques en matière de pharmacovigilance (PRAC) de l’Agence européenne des médicaments a également indiqué vendredi qu’aucun lien de cause à effet n’a été établi à ce stade entre les vaccins contre la covid-19 et les troubles menstruels. Ces troubles sont en effet très fréquents et peuvent survenir sans lien avec un problème médical . Par exemple, le stress et la fatigue peuvent être en causes. Par ailleurs, le PRAC a demandé des données supplémentaires aux laboratoires et continue à surveiller le sujet en analysant les déclarations d’effets indésirables et la littérature scientifique disponible.

Mise en place d’un suivi des effets secondaires

Certains spécialistes évoquent l’hypothèse d’une réaction des cellules immunitaires présentes dans la muqueuse utérine comme mécanisme d’action possible. Karine Lacombe, infectiologue et cheffe de service des maladies infectieuses de l’Hôpital Saint-Antoine (AP-HP), a notamment déclaré que « toute activité immunitaire peut entraîner une perturbation légère ou passagère du cycle menstruel sans conséquence à moyen et long terme . Et effectivement si le cycle menstruel est régi par des hormones, il est également en partie médié par le système immunitaire. Certaines cellules immunitaires, telles que les macrophages, les mastocytes et les neutrophiles, se trouvent dans la muqueuse endométriale et sont impliquées dans l’excrétion de la muqueuse de l’utérus pendant le cycle menstruel et sa reconstruction pour le cycle suivant. De ce fait, il est possible que la réponse immunitaire qui suit l’injection d’un vaccin puisse conduire, de manière ponctuelle, à des règles plus abondantes, plus douloureuses ou plus longues.

Pour certains spécialistes, pour bien faire, il faudrait comparer les menstruations des femmes vaccinées à celles de femmes non vaccinées, mais aussi que les femmes donnent des renseignements sur trois cycles menstruels pré-vaccination (ou avant l’injection d’un placebo), puis post-vaccination (ou post-placebo). De plus, le fait d’avoir été récemment vaccinées amène peut-être les femmes à faire plus attention à leurs menstruations et à plus facilement en déceler les changements.

En outre, l’ANSM a mis en place un suivi spécifique des effets indésirables rapportés avec l’ensemble des vaccins chez les femmes enceintes, et aucun signal de pharmacovigilance n’a été mis en évidence pour cette population. En effet, les femmes enceintes, davantage à risque de développer une forme grave de la covid-19, sont prioritaires pour la vaccination à partir du deuxième trimestre de grossesse depuis le mois d’avril. Et depuis le 21 juillet 2021, le conseil d’orientation stratégique de la stratégie vaccinale (COSV) propose que la vaccination pour les femmes enceintes qui le souhaiteraient soit possible au cours du premier trimestre de la grossesse.

Author: sfl73_pass_Sa03Na08

DIPLOMES 1980 Diplôme d’Etat d’Infirmière 1996 Diplôme de Cadre de Santé 1998 DU de Soins Palliatifs 2007 DU Ethique Soins et Santé PARCOURS PROFESSIONNEL 1980-1983 Infirmière AU CHU de Rouen 1983-1995 Infirmière dans les services de Médecine et de Cure Médicale dans un Hôpital Local Faisant fonction de cadre à partir de 1989 Infirmière Coordinatrice du SSIAD rattaché à l’établissement en 1993 1996-2002 Cadre de Santé au CHU de Rouen dans différents services, de nuit puis de jour 2002-2005 Cadre de Santé en EHPAD dans un CH de la région Normandie, responsable de 6 unités de soins soit 167 lits et chargée de missions transversales (notamment la Gestion des Risques) 2005-2018 Cadre de Santé Formateur à l’IFSI du CHU de Rouen TRAVAUX REALISES: mise en place d'un SSIAD, Transmissions ciblées, Chef de projet sur la réalisation d'un film illustrant le protocole de pose d’une bande de contention veineuse et présentation dans différents congrès, évaluation de la prise en charge de la douleur, évaluation de l'éducation des patients sous AVK, référent SIIPS, Participation au groupe de travail sur la mise en place des CLAN (Comité de Liaison Alimentation Nutrition) à la DHOS, gestionnaire de risques, animateur d'un groupe d'évaluation dans le cadre de la certification, réalisation d'audits, participation à l'élaboration et à la réactualisation de protocoles de soins. PARTICIPATION AUX INSTANCES: Conseil d’Administration, Commission de Soins, CLAN.

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