Réponses aux arguments des opposants aux vaccins contre le Covid-19 – 9/13

Comme chaque jour, j’ai sélectionné un argument utilisé par les antivax et je vais apporter les réponses les plus claires possibles sur le sujet.

Argument n°9 : Les vaccins contre le Covid-19 présente un danger potentiel pour la fertilité…… NON!!!!

La rumeur vient de deux sources:

La première est une vidéo d’un peu plus de deux minutes publiée sur le site ODPNews, et depuis largement partagée sur Facebook, qui est à l’origine de l’hypothèse de ce lien entre infertilité et inoculation de vaccins à ARN. Dans cette interview filmée, le Dr Louis Fouché (médecin anesthésiste-réanimateur à l’AP-HM, à l’hôpital de la Conception, antivaccin, qui s’est illustré pour son opposition aux mesures du gouvernement dans la gestion de la crise sanitaire, notamment danns les manifestations anti-masques de décembre 2020) a en effet évoqué «un risque d’infertilité»

La seconde source est un texte envoyé le 1er décembre 2020 adressé à l’Agence européenne du médicament par les Drs Wolfgang Wodarg (en tous cas présenté comme médecins !) et Michael Yeadon (ancien chercheur chez Pfizer qui aurait quitté l’entreprise en 2011, après y avoir travaillé sur les allergies et la recherche respiratoire). Selon eux, le nouveau vaccin contient une substance similaire à celle produite par le corps de la femme lorsqu’elle attend un enfant (la syncitine 1), substance qui, chez la mère, sert à produire le placenta. Il est donc possible selon eux, que les anticorps de la femme vaccinée (anticorps programmés pour détruire le virus) confondent la syncytine 1 contenue dans le morceau de virus avec la syncytine 1 produite par le corps de la femme en vue de la grossesse, empêchant par conséquent la formation du placenta. Selon cette théorie, parce que le vaccin apprend à l’organisme à combattre une protéine du virus (la protéine S, aussi appelée « de pointe, « spicule », ou encore « spike » en anglais) en produisant des anticorps, ceux-ci pourraient attaquer aussi la syncytine-1 parce qu’elle ressemble à la protéine S du Sars-CoV-2. Les vaccins anti-covid à ARNm agiraient donc comme un abortif permanent. Par conséquent, selon les opposants au vaccin, vaccination de masse peut vouloir dire « stérilisation de masse »… Leur idée s’appuie également sur une conférence de Bill Gates en 2010. Bill Gates est en effet connu pour son idéologie en faveur d’une réduction drastique de la population mondiale. De plus, sa fondation est d’ailleurs l’un des plus grands pourvoyeurs de fonds des principales compagnies de vaccins, de l’OMS et autres grandes institutions/ éminences grises qui gouvernent notre monde. De là à faire des liens (inappropriés)… Les antivax l’ont fait! Je reparlerai d’ailleurs de Bill Gates dans un prochain article.

Extrait du texte envoyé le 1er décembre 2020 adressé à l’Agence européenne du médicament par les Drs Wolfgang Wodarg et Michael Yeadon

On peut noter que le texte précise de lui-même qu’il « n’y a pas d’indication » allant dans le sens d’anticorps anti-protéine S « qui agirait aussi comme anticorps anti Syncytine-1 ». Il poursuit : « cependant, si cela devait être le cas, cela empêcherait aussi la formation d’un placenta, ce qui aurait pour résultat de rendre les femmes vaccinées infertiles ». On voit donc, d’emblée, qu’il ne s’agit que d’une simple supposition.

Par conséquent, rien ne vient étayer à ce jour cette théorie qui est même plus qu’improbable, car le risque que l’organisme se trompe est infinitésimal voire inexistant. Nous allons voir pourquoi.

Comme tous les vaccins, les vaccins à ARN messager visés par cette théorie, ont pour but d’apprendre à l’organisme à reconnaître le virus Sars-CoV-2 pour le combattre grâce à des anticorps. Leur particularité est de « mimer » une vraie infection mais avec une molécule inoffensive qui agit comme un « leurre ». 

La spécificité de ce vaccin est d’utiliser la technique dite de l’ARN messager. Et quitte à me répéter, je vais de nouveau expliquer en quoi consiste cette technique.

« Le vaccin à ARNm apporte à l’organisme un élément qui indique aux cellules humaines comment synthétiser une protéine« , la protéine S, qui, en formant une pointe à la surface du Sars-CoV-2 permet de pénétrer la cellule. Concrètement, on injecte une molécule d’ARN dit messager qui va « demander » à nos cellules de fabriquer cette protéine S, inoffensive en tant que telle. En la reconnaissant, l’organisme va déclencher une réponse immunitaire et produire des anticorps capables de neutraliser le Sars-CoV-2 s’il venait à nous infecter.

Alors la question est : ces anticorps pourraient-ils « se tromper » et attaquer un autre type de protéine qui lui ressemblerait ? 

En effet, la protéine de pointe du nouveau coronavirus partage avec la protéine syncytine-1 du placenta une très courte séquence d’acides aminés. Cependant, la possibilité que les anticorps ciblant ces protéines S, puissent attaquer la protéine syncytine-1 du placenta est très faible, du fait que l’identification de la protéine S par l’organisme est rarement cantonnée à une seule courte séquence d’acides aminés. Un grand nombre d’études ont montré qu’une infection au Sars-Cov-2 entraîne la production d’anticorps contre la protéine de pointe virale. Ainsi, on peut légitimement s’attendre à ce qu’une vaccination induisant la production de la protéine virale va également diriger les anticorps contre cette protéine de pointe virale et uniquement contre cette protéine. 

Et selon Frédéric Altare [1], spécialiste de l’immunité et directeur de recherche à l’Inserm, même si des séquences sont communes entre les deux protéines, « ces séquences se réorganisent dans les protéines pour donner une sorte de forme en trois dimensions. C’est cette forme qui est reconnue par les anticorps. Dans l’état actuel des connaissances, il n’ y a pas de ressemblance suffisante -et il y a très peu de chances qu’il y en ait une- entre la protéine syncytine-1 et la ‘spike ». Par ailleurs, les deux « docteurs » auteurs de cette théorie de la stérilité, »n’avancent aucune démonstration qui montrerait que les anticorps anti-spike ciblent aussi la syncytine-1. Et quand bien même ce serait le cas, comme les anticorps ont une durée de vie limitée, toute action serait transitoire, excluant l’idée d’une infertilité durable. Il ajoute: « Les personnes infectées par le Sars-Cov-2 ont toutes produit des anticorps anti-spike et il n’y a aucune remontée indiquant que ça ait empêché les femmes de tomber enceintes. Et si çà ne se produit pas naturellement avec le virus, il n’y a pas de raison que ça le fasse avec autre chose ».

Enfin, Annette Beck-Sickinger, professeur à l’Université de Leipzig en Allemagne, a souligné que si l’argument concernant la syncytine était vrai, chaque femme infectée par le virus serait par conséquent devenue stérile, mais ce n’est pas le cas.

Pour conclure, il a donc été suggéré que les vaccins anti-Covid allaient causer une infertilité à cause d’une courte séquence d’acides aminés dans la protéine de pointe du Sars-CoV-2, commune à la protéine syncytine-1. Mais cette séquence est trop courte–4 acides aminés en commun–pour risquer de manière plausible de générer une réaction auto-immune.

Plus de 140 pages de données ont été rendues publiques le 8 décembre par Pfizer et la FDA, l’agence américaine du médicament [2], détaillant les observations tirées des essais cliniques du vaccin. Le 10, ces résultats ont été publiés dans la revue médicale New England Journal of Medicine.

Webographie

[1] https://factuel.afp.com/un-vaccin-contre-le-covid-19-rend-il-les-femmes-steriles-non-repondent-les-experts

[2] https://www.fda.gov/media/144245/download et https://www.fda.gov/media/144246/download

Author: sfl73_pass_Sa03Na08

DIPLOMES 1980 Diplôme d’Etat d’Infirmière 1996 Diplôme de Cadre de Santé 1998 DU de Soins Palliatifs 2007 DU Ethique Soins et Santé PARCOURS PROFESSIONNEL 1980-1983 Infirmière AU CHU de Rouen 1983-1995 Infirmière dans les services de Médecine et de Cure Médicale dans un Hôpital Local Faisant fonction de cadre à partir de 1989 Infirmière Coordinatrice du SSIAD rattaché à l’établissement en 1993 1996-2002 Cadre de Santé au CHU de Rouen dans différents services, de nuit puis de jour 2002-2005 Cadre de Santé en EHPAD dans un CH de la région Normandie, responsable de 6 unités de soins soit 167 lits et chargée de missions transversales (notamment la Gestion des Risques) 2005-2018 Cadre de Santé Formateur à l’IFSI du CHU de Rouen TRAVAUX REALISES: mise en place d'un SSIAD, Transmissions ciblées, Chef de projet sur la réalisation d'un film illustrant le protocole de pose d’une bande de contention veineuse et présentation dans différents congrès, évaluation de la prise en charge de la douleur, évaluation de l'éducation des patients sous AVK, référent SIIPS, Participation au groupe de travail sur la mise en place des CLAN (Comité de Liaison Alimentation Nutrition) à la DHOS, gestionnaire de risques, animateur d'un groupe d'évaluation dans le cadre de la certification, réalisation d'audits, participation à l'élaboration et à la réactualisation de protocoles de soins. PARTICIPATION AUX INSTANCES: Conseil d’Administration, Commission de Soins, CLAN.

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