Réponses aux arguments des opposants aux vaccins contre le Covid-19 – 1/13

Sur les réseaux sociaux et sur différents sites d’informations, les opposants au vaccin anti-Covid font entendre leurs voix pour dissuader la population de se faire vacciner. Les français ont tout a fait le droit de refuser ce vaccin (tant qu’il n’est rendu pas obligatoire par la loi) ou de se faire vacciner, ils ont aussi le droit de s’exprimer (sans violence SVP) sur leur choix. Toutefois, si nous sommes libres de nous exprimer, encore faut-il que les informations que nous utilisons et divulguons soient basées sur des faits vérifiés et vrais! Ce n’est malheureusement pas toujours le cas des antivaccins.

Chaque jour, je vais donc sélectionner un argument utilisé par les antivax et amener les réponses les plus claires possibles sur le sujet.

Argument n°1 : Les vaccins seraient « une thérapie génique en phase d’étude » >>> FAUX

Non, les vaccins ne sont pas une  « thérapie génique en phase d’étude simplement accréditée par une autorisation de mise sur le marché conditionnelle, c’est-à -dire provisoire ».

Thérapie génique vs vaccin ARNm

Les vaccins contre le Covid-19 mis au point par les laboratoires Pfizer-BioNTech et Moderna utilisent de l’ARN messager pour transporter vers l’organisme l’information qui permet de déclencher la réaction immunitaire contre le virus. Cette technique novatrice a été posssible grâce à la recherche en génétique. Pour autant, elle n’a rien à voir avec une thérapie génique ou la création d’un OGM.

La thérapie génique consiste à introduire du matériel génétique dans des cellules pour soigner une maladie, comme une maladie monogénique (c’est à dire. liée à la dysfonction d’un seul gène). A titre d’exemple, la polypose colique familiale, qui provoque souvent le cancer du côlon et du rectum est une maladie monogénique. La thérapie génique permet de délivrer aux cellules, dans le noyau cellulaire où se situe notre matériel génétique, un gène « sain » capable de suppléer le gène « malade », autrement-dit, elle répare directement la structure ADN des cellules.

L’ARN messager, lui, ne pénètre pas dans le noyau des cellules. Le vaccin ARN ne peut donc modifier le génome. En effet, si notre génome contient le plan de fabrication de chacune des protéines dont nos cellules peuvent avoir besoin pour exister et fonctionner, ces plans – nos gènes – sont donc gardés bien à l’abri, à l’intérieur du noyau cellulaire (qu’on peut comparer à un coffre-fort où sont conservés les originaux des plans). Mais les usines qui synthétisent les protéines – les ribosomes – sont quant à elles situées à l’extérieur de ce noyau. Dès lors, la fabrication des protéines n’est pas réalisée à partir des plans originaux, mais en s’appuyant sur leur « duplicata » : les ARN messagers. Autrement-dit, les originaux restent au coffre, les copies sont transmises à l’usine ! Les ARN messagers (ou ARNm) sont comme ces copies ou « duplicatas » transmis à l’usine, des molécules chargées de transmettre l’information codée dans notre précieux génome, pour permettre la synthèse des protéines nécessaires au fonctionnement de nos cellules. En outre, ce message s’autodétruit rapidement, car les ARN messagers sont en effet des molécules très fragiles.

Le vaccin de Pfizer/BioNTech comme celui de Moderna sont des vaccins à ARN. Ils reposent sur l’injection d’un ARN messager codant pour la protéine Spike présente à la surface du coronavirus SARS-CoV-2. Cette protéine est la « clé » qui permet au virus de s’accrocher aux cellules puis d’y pénétrer et de les infecter. Ce choix d’un vaccin à ARN plutôt que d’un vaccin à ADN a été fait pour que la protéine Spike puisse être produite directement dans le cytoplasme des cellules de la personne vaccinée, sans passer par le noyau.

Cette technologie de l’ARNm n’a été médiatisée que récemment, mais elle ne date pas d’hier. Des chercheurs travaillent sur le sujet depuis plusieurs décennies. Mais les scientifiques devaient développer un système de transport de ces molécules au bon endroit, à l’intérieur des cellules d’intérêt. Or, des solutions n’ont été trouvées que récemment, comme par exemple les particules nanolipidiques utilisées par Pfizer/BioNTech et Moderna. Les nanoparticules sont particules infiniment petites dont le diamètre est généralement compris entre 1 et 100 nanomètres (nm) – un nanomètre est égal à un milliardième de mètre. Les nanoparticules dans les vaccins contre le Covid-19, injectées en quantité relativement faible, sont composées de lipides (nanoparticules lipidiques) et permettent ainsi d’entourer l’ARNm d’une couche de lipides et le protéger de la destruction une fois dans l’organisme. Elles sont conçues pour se dégrader progressivement. Ce sont des molécules qui sont tout à fait naturelles, car nos cellules sont toutes entourées de lipides. Mais j’aurais l’occasion d’aborder de nouveau cet aspect des nanotechnologies utilisées dans les vaccins et dans des traitements contre le cancer.

Vaccin encore en phase d’étude simplement accréditée par une autorisation de mise sur le marché conditionnelle ?

Habituellement, le vaccin passe par différentes étapes d’évaluation. Avant ces étapes d’études chez l’homme, il est nécessaire de passer par une phase de test en laboratoire, appelée « phase de développement préclinique » afin de déterminer les doses optimales qui permettent de protéger sans entraîner de toxicité (innocuité); vérifier que ce vaccin est sans danger aux doses utilisées (tolérance); vérifier l’efficacité du vaccin (pouvoir immunogène).

Phase 1 : le vaccin est testé sur quelques dizaines de personnes pour évaluer sa toxicité.

Phase 2 : le vaccin est testé sur plusieurs centaines de personnes, afin de mesurer son efficacité et d’affiner son dosage.

Phase 3 (durant habituellement entre trois et cinq ans) : le vaccin est testé sur des dizaines de milliers de personnes afin de collecter davantage d’informations et de déterminer son rapport bénéfice-risque.

Pour le vaccin contre le Covid-19, c’est cette phase 3 qui a été accélérée. Les laboratoires concernés ont livré leurs résultats et le taux d’efficacité de leur vaccin, puis les dossiers ont été revus par les autorités sanitaires, comme l’Agence européenne des médicaments.

Les vaccins contre le Covid-19 utilisés en France ont reçu une autorisation de mise sur le marché (AMM) dite « conditionnelle » qui rassemble tous les verrous de contrôles d’une autorisation de mise sur le marché standard pour garantir un niveau élevé de sécurité pour les patients, selon l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM).

Néanmoins, cette phase 3 n’est pas officiellement terminée. Par exemple, celle de Pfizer doit se terminer en mai 2023. Tout simplement pour étudier le taux d’anticorps acquis par la vaccination et son profil évolutif sur deux ans. Autrement-dit, l’essai a été conclu et les vaccins ne sont plus en phase expérimentale, mais en phase observationnelle. En effet, les autorités sanitaires étudient chaque signalement d’effet indésirable du vaccin, il s’agit de pharmacovigilance.

Author: sfl73_pass_Sa03Na08

DIPLOMES 1980 Diplôme d’Etat d’Infirmière 1996 Diplôme de Cadre de Santé 1998 DU de Soins Palliatifs 2007 DU Ethique Soins et Santé PARCOURS PROFESSIONNEL 1980-1983 Infirmière AU CHU de Rouen 1983-1995 Infirmière dans les services de Médecine et de Cure Médicale dans un Hôpital Local Faisant fonction de cadre à partir de 1989 Infirmière Coordinatrice du SSIAD rattaché à l’établissement en 1993 1996-2002 Cadre de Santé au CHU de Rouen dans différents services, de nuit puis de jour 2002-2005 Cadre de Santé en EHPAD dans un CH de la région Normandie, responsable de 6 unités de soins soit 167 lits et chargée de missions transversales (notamment la Gestion des Risques) 2005-2018 Cadre de Santé Formateur à l’IFSI du CHU de Rouen TRAVAUX REALISES: mise en place d'un SSIAD, Transmissions ciblées, Chef de projet sur la réalisation d'un film illustrant le protocole de pose d’une bande de contention veineuse et présentation dans différents congrès, évaluation de la prise en charge de la douleur, évaluation de l'éducation des patients sous AVK, référent SIIPS, Participation au groupe de travail sur la mise en place des CLAN (Comité de Liaison Alimentation Nutrition) à la DHOS, gestionnaire de risques, animateur d'un groupe d'évaluation dans le cadre de la certification, réalisation d'audits, participation à l'élaboration et à la réactualisation de protocoles de soins. PARTICIPATION AUX INSTANCES: Conseil d’Administration, Commission de Soins, CLAN.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *