Manifestations et arguments des anti pass

Quelques arguments entendus dans les  manifestations
“Vous divisez les Français”, “Vous improvisez, il fallait prévoir!” , “C’est l’Absurdie généralisée”  évoquant l’obligation obligatoire de la vaccination pour les soignants et “pas pour les policiers”, faisant référence aux contrôles que les forces de l’ordre devront effectuer. “Vous avez menti” référence, au précédent texte sur le pass sanitaire du mois de mai au sein duquel le gouvernement promettait “la main sur le cœur qu’il ne serait pas étendu”. “On veut imposer un vaccin en phase expérimentale, nous sommes pour la liberté de choix”. “Je suis contre le pass sanitaire, pour la liberté en conscience de chaque individu, qu’il s’informe ou pas de se vacciner ou pas”. “C’est des lois liberticides (je cite), donc on est contre, çà va scinder la population entre les personnes vaccinées ayant un pass et d’autres personnes qui n’ont pas le pass, donc çà nous met en concurrence”.

Le temps n’est plus aux manifs simples, en mode gauche contre droite, ou l’inverse. Les manifs contre le pass sanitaire mobilisent des personnes jusque-là incompatibles. Ainsi, on peut trouver dans une zone une manif d’extrême droite, derrière Florian Philippot et Nicolas Dupont-Aignan, et dans une autre zone une manif de gauche, dans la lignée des « gilets jaunes », notamment soutenue par François Ruffin, qui voit dans le pass sanitaire une « menace sur nos libertés individuelles  ». Tous ces gens scandent, avec différentes variations, « Liberté, liberté, liberté ! ». Que l’extrême droite défende les libertés, cela paraît quand même un sommet d’hypocrisie, vu qu’ils seraient les premiers à restreindre ces fameuses libertés , s’ils arrivaient par malheur au pouvoir. Ces manifestations sont ubuesques, et les hommes et femmes politiques qui sont en soutien sont totalement irresponsables. L’objectif n’est pas d’embêter la population, c’est de mettre fin à une épidémie pour que tout le monde puisse retrouver une vie normale. Si on ne veut pas d’un demi-million de morts comme au Brésil, il y a obligatoirement des mesures de restrictions. Si on veut en terminer avec cette crise, ça passe obligatoirement par la vaccination. D’autant plus qu’en circulant, le virus mute. Actuellement, 90% des personnes hospitalisées sont non vaccinées. Les vaccins à ARN messager ont une efficacité de 95%. Ce n’est pas 100%, c’est vrai, et cela descend à 88% contre le variant Delta. On reste dans une performance vaccinale extrêmement élevée. Que des personnes vaccinées puissent succomber au Covid, c’est vrai dans le cas d’une immunodépression importante : le système immunitaire répond alors très mal à la vaccination, comme à n’importe quelle stimulation immunitaire. 

Si l’on se fie à aux manifs, on peut au moins en déduire que les opposants au pass sanitaire sont nettement plus nombreux à l’extrême droite qu’à l’extrême gauche. En se faufilant dans le cortège des gilets jaunes, on entend le plus souvent: «  Je suis contre le pass sanitaire, mais pas question d’être assimilé à l’extrême droite.  » , mais aussi les mêmes mots d’ordre que dans la manif de droite : « Jamais je ne laisserai entrer dans mon corps le liquide de la dictature », « Ne touche pas à ma santé, à ma vie, ne touche pas à mes droits de l’homme », et une multitude d’autres slogans assimilant le pass sanitaire à un « apartheid », ou à un « crime contre l’humanité ».

On peut entendre quelques arguments plus scientifiques, comme le fait que les effets des vaccins à ARN ne sont pas évalués à long terme. Beaucoup de manifestants tiennent aussi à distinguer vaccination et pass sanitaire: « Je suis vacciné, mais je suis contre le pass, car cela va entraîner un contrôle permanent de la population »… Si on leur rétorque qu’il existe d’autres vaccins obligatoires sans que nous soyons tombés en dictature pour autant, ça ne diminue pas leur colère: « Même s’il y a déjà des vaccins obligatoires, on ne nous demande pas notre certificat de vaccination quand on va au supermarché ou au cinéma». Au fond, si le vaccin contre le covid était obligatoire une fois pour toutes, ce serait plus simple, car on n’aurait pas besoin de montrer patte blanche à tous les coins de rue !

Et puis, question atteinte aux libertés, on pourrait dire la même chose de toutes les campagnes sanitaires. En France, la première vaccination obligatoire date de 1902 (contre la variole, éradiquée depuis), suivie par bien d’autres à partir des années 1930 : diphtérie (1938), tétanos (1940), poliomyélite (1964)… Il semble utile de rappeler – car il y en a qui semblent l’avoir oublié – que ces vaccinations forcées ont permis de sauver des millions de vies. Qu’on le veuille ou non, la vaccination massive est aujourd’hui le plus court chemin pour retrouver la liberté de se déplacer. Et il serait même judicieux d’ajouter, à l’obligation de se vacciner, une autre obligation : celle de donner des vrais moyens aux hôpitaux. Mais ceci est un autre débat.

Liberté, liberté chérie!

Les anti-pass sanitaires ont une conception particulière de la liberté. Ils veulent pouvoir refuser la vaccination et garder la liberté d’aller où bon leur semble (cinéma, restaurant…) sans devoir présenter un pass sanitaire, au risque de véhiculer le Covid alors que l’on constate une nouvelle augmentation des cas et montée des hospitalisations. Cela pourrait avoir pour conséquence une décision de reconfinement et donc la remise en cause de la liberté des quelque 50 millions de vaccinés. Les anti-pass défendent une conception individualiste de la liberté qui s’oppose à sa conception collective. Le Conseil constitutionnel a tranché et a choisi l’intérêt général sanitaire. C’est heureux pour notre pays. 

Le Conseil constitutionnel a validé l’extension du pass sanitaire et je suis d’accord avec lui ! Comme beaucoup, je défends la vaccination alors que des hôpitaux remobilisent leurs soignants, appelés à la grève contre leur vaccination désormais obligatoire. Comme beaucoup, j’en ai les bras qui tombent. J’ai peut-être une haute idée de ma profession d’infirmière, mais je considère que les soignants doivent donner l’exemple de la vaccination, et que le vaccin contre la Covid soit devenu obligatoire me semble une évidence. En tant qu’infirmière ayant entre autres missions celle d’éducation à la santé, il me semble évident de défendre le vaccin et d’être vaccinée moi-même. Ceci ne veut pas dire que j’ai pris une décision à l’aveugle concernant le vaccin. J’ai lu beaucoup de publications scientifiques sur le sujet, ne serait-ce que pour publier des articles pour contrer les fausses informations des antivax. J’avoue avoir beaucoup de mal à comprendre la logique des infirmiers opposés à la vaccination quitte à abandonner leur profession. Idem pour les médecins. Où est donc passé leur déontologie? Et quand je dis avoir du mal à comprendre, je minimise mon ressenti. En réalité, ces comportements me mettent hors de moi. Ces professionnels disent assumer leur décision et aller jusqu’au bout de leurs convictions, moi je n’y vois qu’un comportement non professionnel de soignants qui abandonnent leurs patients et mettent leur confrères/consoeurs dans la m….

Comme beaucoup je suis stupéfaite d’apprendre que des cafetiers et restaurateurs préfèrent fermer leur commerce pour manifester contre le contrôle du pass sanitaire. Préféreraient-ils que l’on soit confiné et que leurs établissements soient fermés ?

Comment peut-on être aussi irresponsables face à cette pandémie ? Le Plan blanc a été réactivé fin août dans trois régions : Corse, PACA et Occitanie, face à la remontée du nombre de malades dans les hôpitaux, obligeant le personnel à annuler ou raccourcir leurs vacances pour soigner des « citoyens » refusant la vaccination. Quelle honte et quel égoïsme face aux soignants qui sont debout depuis près deux ans sans plus de considération alors qu’il y a une solution pour arrêter tout çà : le vaccin.

La situation sanitaire Covid est catastrophique aux Antilles et en Polynésie françaises. Les hôpitaux sont saturés, les services de réanimation débordés par des malades, à 90 % des non-vaccinés. La population antillaise est vaccinée à 27 % en Guadeloupe et moins de 20 % en Martinique. Que faut-il de plus aux « antivax » pour accepter la vaccination, seul moyen thérapeutique de masse contre le virus ? » 

Que dire des syndicats SUD et CGT qui n’ont rien trouvé de mieux que d’appeler à une grève nationale des personnels des secteurs de la santé, du médico-social et du social pour manifester contre l’obligation vaccinale et le pass sanitaire de ces mêmes personnels… Ceci explique peut-être le désintérêt des Français à se syndiquer avec des attitudes aussi idiotes qu’irresponsables. 

Qu’a validé le Conseil Constitutionnel

Qu’a validé le Conseil Constitutionnel ?

Les Sages estiment que le pass sanitaire (certificat de vaccination, test négatif ou attestation de rétablissement) résulte d’une « conciliation équilibrée » entre libertés publiques et protection de la santé. Voici, point par point, ce qu’ils ont validé ou retoqué.

Ce qui est validé
– L’obligation vaccinale des soignants et d’autres professions en contact avec des personnes à risque. Cette disposition est également jugée justifiée pour les visiteurs ou les patients non urgents dans les établissements de santé et maisons de retraite tant que ce dernier ne fait pas « obstacle à l’accès aux soins ».  Sur ce point, « le législateur a poursuivi l’objectif de valeur constitutionnelle de protection de la santé ».
– L’extension du pass sanitaire dans les cafés et les restaurants dès le lundi 9 août:  l’instauration de cette mesurepour les activités de loisirs et de restauration commerciale, et pour les débits de boisson, est justifiée, au nom d’une « conciliation équilibrée » entre les exigences de protection de la santé et des libertés individuelles. 
L’extension du pass sanitaire à certains centres commerciaux « au-delà d’un certain seuil défini par décret » et si « la gravité des risques de contamination » à l’échelle d’un département le justifie. L’autorité préfectorale pourra ainsi mettre en place le pass sanitaire dans les grands magasins et centres commerciaux tout en garantissant « l’accès des personnes aux biens et services de première nécessité ainsi qu’aux moyens de transport accessibles dans l’enceinte de ces magasins et centres ». Le gouvernement veut appliquer cette mesure dès lundi 9 août, de même que dans les cafés, les restaurants, les trains longue distance et les foires et salons professionnels, notamment. La liste des centres concernés doit encore être précisée par les préfets.
Ce qui est censuré
– l’isolement obligatoire des malades de 10 jours n’est ni « nécessaire, adapté et proportionné » en ce qu’il constitue une mesure privative de liberté « sans décision individuelle fondée sur une appréciation de l’autorité administrative ou judiciaire ».
– la rupture d’un CDD ou d’un contrat d’intérim « avant son terme » faute de pass sanitaire: « En prévoyant que le défaut de présentation d’un pass sanitaire constitue une cause de rupture anticipée des seuls contrats à durée déterminée ou de mission, le législateur a institué une différence de traitement entre les salariés selon la nature de leurs contrats de travail qui est sans lien avec l’objectif poursuivi », indique le Conseil constitutionnel. La procédure de suspension du contrat de travail sans rémunération pour les CDI est en revanche validée.

Author: sfl73_pass_Sa03Na08

DIPLOMES 1980 Diplôme d’Etat d’Infirmière 1996 Diplôme de Cadre de Santé 1998 DU de Soins Palliatifs 2007 DU Ethique Soins et Santé PARCOURS PROFESSIONNEL 1980-1983 Infirmière AU CHU de Rouen 1983-1995 Infirmière dans les services de Médecine et de Cure Médicale dans un Hôpital Local Faisant fonction de cadre à partir de 1989 Infirmière Coordinatrice du SSIAD rattaché à l’établissement en 1993 1996-2002 Cadre de Santé au CHU de Rouen dans différents services, de nuit puis de jour 2002-2005 Cadre de Santé en EHPAD dans un CH de la région Normandie, responsable de 6 unités de soins soit 167 lits et chargée de missions transversales (notamment la Gestion des Risques) 2005-2018 Cadre de Santé Formateur à l’IFSI du CHU de Rouen TRAVAUX REALISES: mise en place d'un SSIAD, Transmissions ciblées, Chef de projet sur la réalisation d'un film illustrant le protocole de pose d’une bande de contention veineuse et présentation dans différents congrès, évaluation de la prise en charge de la douleur, évaluation de l'éducation des patients sous AVK, référent SIIPS, Participation au groupe de travail sur la mise en place des CLAN (Comité de Liaison Alimentation Nutrition) à la DHOS, gestionnaire de risques, animateur d'un groupe d'évaluation dans le cadre de la certification, réalisation d'audits, participation à l'élaboration et à la réactualisation de protocoles de soins. PARTICIPATION AUX INSTANCES: Conseil d’Administration, Commission de Soins, CLAN.

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