La vaccination anti-COVID

La campagne de vaccination a débuté en France le 27 décembre 2020 dans deux EHPAD, ne concernant  que « quelques dizaines de résidents ». Avant la vaccination, plusieurs étapes sont nécessaires outre celles relatives à la recherche qui a mené à l’élaboration du vaccin lui-même et aux différents tests prévus dans les protocoles de recherche médicale.

En France

Sur le plan réglementaire

L’autorisation de mise sur le marché conditionnelle émise le 21 décembre 2020 par l’Union Européenne permet de vacciner dans les 27 pays de l’UE et concerne le vaccin développé par l’américain Pfizer et l’allemand BioNTech. Cette AMM est réservée à l’indication « immunisation active pour prévenir la Covid‑19 due au virus SARS‑CoV‑2, chez les personnes âgées de 16 ans et plus».

Toutefois, chaque État est maître de ses procédures.

En France, c’est la Haute Autorité de Santé (HAS) qui rend un avis sur le vaccin et la stratégie vaccinale recommandée, en précisant les réserves éventuelles. C’est chose faite depuis le 24 décembre. Des recommandations générales ont été émises sur les publics prioritaires et l’organisation de la campagne, mais un avis spécifique sera rendu pour chaque vaccin en tenant compte de leurs caractéristiques (efficacité contre la transmission du virus ou seulement protection contre la maladie, profil de risque, conditions de conservation…)..

Sur le plan de la sûreté sanitaire

Laboratoire CureVac, Tübingen

Comme pour tous les vaccins, une étape supplémentaire de contrôle est réalisée pour garantir la qualité et la sûreté des doses, qualifiée de « libération de lots ».

En parallèle des contrôles effectués par le fabricant lui-même, un laboratoire de contrôle officiel de l’Union européenne reçoit des échantillons pour contrôler leur contenu et leur performance, avant de les « libérer » si tout va bien. Pour le vaccin Comirnaty (baptisé ainsi en référence à la technologie employée : ARN messager ou mRNA en anglais), ces contrôles sont réalisés par le laboratoire de l’institut allemand Paul-Ehrlich, chargé de délivrer un « certificat » valable pour tous les pays membres de l’UE.

Sur le plan logistique

L’acheminement du vaccin Pfizer/BioNTech est compliqué par les conditions de conservation de ce produit, qui doit être stocké à « ultra-basse température » (environ -70°C). L’approvisionnement du vaccin pour l’Europe est assuré par les sites de production de Pfizer en Belgique (Puurs) et de BioNTech en Allemagne. Les doses arrivent par route pour la France hexagonale et par avion pour les territoires d’Outre-Mer. Pour faciliter le transport, les deux fabricants ont conçu un conteneur d’expédition isotherme permettant de maintenir la température pendant 10 jours sans être ouvert et jusqu’à 30 jours en renouvelant la glace carbonique qui le remplit. Chaque conteneur contient un capteur thermique GPS qui permet de suivre l’emplacement et la température de chaque envoi de vaccins. Une fois décongelé, le flacon de vaccin peut être conservé en toute sécurité pendant 5 jours au maximum dans des conditions de réfrigération (à 2-8°C) », ajoute le laboratoire.

Les doses sont transportées vers une centaine de sites avec des congélateurs dédiés, la plupart du temps des sites hospitaliers, à raison d’environ un par département, pour pouvoir vacciner l’ensemble des établissements (pour personnes âgées) en réseau avec ces hôpitaux.

Par ailleurs,  six plateformes logistiques sont réparties de façon homogène sur le territoire avec des entrepôts habilités pour le stockage des produits de santé. Ces plateformes sont destinées à approvisionner les EHPAD qui se fournissent habituellement auprès de pharmacies hospitalières qui ne seront pas équipées en super-congélateurs.

Sur le plan sécuritaire

Usine Pfizer, Purrs, Belgique

Afin de prévenir les risques d’actes de malveillance (dégradations, vols, cyberattaque), d’actions émanant de militants activistes anti-vaccin ou d’actes terroristes visant des sites, une attention toute particulière est apportée à la sécurité des convois transportant les doses. Les camions transportant les vaccins sont escortés par des drônes et des voitures banalisées, et les trajets sont transmis au préalable aux ARS et aux préfets et doivent se faire dans la mesure du possible sans arrêt, en évitant les lieux d’affluence.

Les sites de stockage sont appelés à renforcer leurs dispositifs anti-intrusion, à vérifier leurs matériels de vidéo-protection et à instaurer des contrôles renforcés aux entrées et sorties. Des systèmes de secours d’électricité doivent aussi être instaurés dans tous les sites, pour maintenir la température des conteneurs de stockage à -70°C, même en cas de panne ou d’attaque.

Sur le plan médical

La première campagne de vaccination contre le Covid-19, en France,  a débuté le dimanche 27 décembre en France dans deux EHPAD :

  • L’USLD de l’hôpital René-Muret de Sevran (Seine-Saint-Denis
  • Le centre gériatrique du CHU de Dijon.

Ces établissements devaient avoir recueilli le consentement des patients ou de leur entourage et organisé une consultation médicale pré-vaccinale comme devront le faire tous les autres établissement dans les jours qui suivront. Cette étape est délicate car en EHPAD, six résidents sur 10 sont atteints de troubles cognitifs.

Point du nombre de vaccinations

Dans l’UE

Au 30 décembre 2021, environ 138 personnes avaient été vaccinées en France, alors qu’à la même date ,  l’Allemagne , qui a démarré sa campagne un jour avant la France en déclare 78019. Certes, pour l’ensemble de l’Union Européenne, le démarrage reste timide puisque huit autres pays européens, dont l’Espagne, ont entamé leur campagne de vaccination le lundi 28 décembre en raison d’un problème de logistique à l’usine Pfizer en Belgique. Comme la France, l’Italie et la Belgique ont procédé à de premières injections dans trois maisons de retraite, et le Luxembourg a vacciné de premiers professionnels de santé. Les chiffres ne sont toujours pas disponibles pour ces pays de l’Union européenne.

 Hors UE

Les États-Unis ont réalisé le plus d’injections, soit environ 1,94 million de doses administrées depuis le lancement de la vaccination américaine, il y a une dizaine de jours, d’après le site CovidTracker. La Russie et le Royaume-Uni se rapprochent également du million d’injections.

Etat des vaccinations au 29/12/2020

Au Moyen-Orient, en parallèle d’un troisième confinement, les autorités israéliennes mènent à cadence forcée la campagne nationale de vaccination lancée le 19 décembre dans le pays. Environ 360 000 personnes ont reçu dimanche 27 décembre la première des deux injections du vaccin Pfizer-BioNtech. Israël a le taux de vaccination le plus élevé au monde.

Pourquoi La France est-elle à la traîne ?

Le ministre de la Santé Olivier Véran affirme avoir « les mêmes objectifs » que l’Allemagne et explique l’écart statistique entre les deux pays par une stratégie différente. La France a fait le choix de passer par les médecins et les professionnels de santé, tandis que l’Allemagne a préféré ouvrir d’immenses « vaccinodromes » dans tout le pays. Le ministre assure que le retard français sera rattrapé avant la fin du mois de janvier.  Néanmoins, L’explication peine à convaincre puisque les « vaccinodromes » allemands sont encore tous fermés, faute de public. L’essentiel des vaccinations outre-Rhin a bien été administré en maisons de retraite, ou directement chez les personnes âgées. La stratégie est assez similaire à celle appliquée par les autorités françaises, sans obtenir les mêmes résultats. En réalité, selon les informations du HuffPost, les premières doses de vaccins ne seront livrées aux EHPAD qu’à partir du 4 janvier. Et les pharmacies, elles, ne devraient rien recevoir avant la mi-janvier. La France serait donc en période de test avant le grand démarrage mi-janvier.  Le gouvernement assume de prendre son temps pour la campagne de vaccination, rappelant que celle-ci est basée sur le consentement, notamment en raison du scepticisme des Français face au vaccin.  Le gouvernement rappelle que l’objectif fixé est de 15 millions de Français vaccinés d’ici l’été 2021, ce qui correspond aux soignants et personnes les plus à risque. La question de l’immunité collective, elle, ne pourra être réenvisagée que dans quelques mois.

La montée en puissance de la campagne vaccinale sera progressive, priorisant les personnes les lus vulnérables :

  • Première phase (janvier-février) :  les personnes âgées en établissement, dont les EHPAD, et les professionnels de santé à risque qui les accompagnent. Selon les estimations, cette phase représente près d’un million de personnes. Elle concernera la première semaine de janvier 23 établissements des régions de Paris, Lyon, Lille et Tours, avant de s’intensifier pour atteindre une centaine de lieux à l’issue des deux premières semaines de janvier.
  • Deuxième phase (février-mars) :  Les personnes âgées de plus de 75 ans, puis celles de plus de 65 ans, et les professionnels de santé et médico-sociaux de plus de 50 ans risquant de développer une forme grave.
  • Troisième phase (à la fin du printemps) : ouverture de la vaccination à l’ensemble de la population toujours sur une base volontaire, afin d’atteindre les fameux 15 millions de personnes à l’horizon de l’été 2021.

Il convient de rappeler que :

  • LA VACCINATION EST GRATUITE
  • LA VACCINATION N’EST PAS OBLIGATOIRE. Toutefois, elle est recommandée comme un acte d’altruisme (« protégeons nous et protégeons les autres »). N’étant pas obligatoire, la vaccination nécessite que les médecins généralistes et hospitaliers recueillent le CONSENTEMENT des personnes à vacciner. C’est d’ailleurs peut-être ce qui ralentit la campagne.
  • La vaccination doit être précédée d’une consultation pré-vaccinale pour déceler d’éventuelles contre-indications, allergies ou infections, et recueillir le consentement « éclairé » de la personne. Ce consentement n’a pas besoin d’être confirmé par écrit, mais les établissements et les personnels soignants vont devoir faire beaucoup de pédagogie et  communiquer des informations «loyales, claires et appropriées» sur le vaccin. 
  • En ce qui concerne les personnes âgées atteintes de troubles cognitifs, le recueil d’un consentement «éclairé» peut revenir au représentant légal, si la personne est sous tutelle/curatelle, à la «personne de confiance» désignée dans le dossier médical, ou à défaut à une personne de sa famille.
  • Les personnes éligibles ont la possibilité jusqu’au dernier moment de renoncer à la vaccination

Le travail des soignants déjà difficile va encore s’alourdir puisque la France est l’un des pays développés où il y a le plus de vaccino-sceptiques !!!

Bibliographie

Vaccination contre la Covid-19 : la HAS définit la stratégie d’utilisation du vaccin Comirnaty ®,  COMMUNIQUÉ DE PRESSE – Mis en ligne le 24 déc. 2020, sur le site de l’HAS
Haute Autorité de Santé – Vaccination contre la Covid-19 : la HAS définit la stratégie d’utilisation du vaccin Comirnaty ® (has-sante.fr)  

Author: sfl73_pass_Sa03Na08

DIPLOMES 1980 Diplôme d’Etat d’Infirmière 1996 Diplôme de Cadre de Santé 1998 DU de Soins Palliatifs 2007 DU Ethique Soins et Santé PARCOURS PROFESSIONNEL 1980-1983 Infirmière AU CHU de Rouen 1983-1995 Infirmière dans les services de Médecine et de Cure Médicale dans un Hôpital Local Faisant fonction de cadre à partir de 1989 Infirmière Coordinatrice du SSIAD rattaché à l’établissement en 1993 1996-2002 Cadre de Santé au CHU de Rouen dans différents services, de nuit puis de jour 2002-2005 Cadre de Santé en EHPAD dans un CH de la région Normandie, responsable de 6 unités de soins soit 167 lits et chargée de missions transversales (notamment la Gestion des Risques) 2005-2018 Cadre de Santé Formateur à l’IFSI du CHU de Rouen TRAVAUX REALISES: mise en place d'un SSIAD, Transmissions ciblées, Chef de projet sur la réalisation d'un film illustrant le protocole de pose d’une bande de contention veineuse et présentation dans différents congrès, évaluation de la prise en charge de la douleur, évaluation de l'éducation des patients sous AVK, référent SIIPS, Participation au groupe de travail sur la mise en place des CLAN (Comité de Liaison Alimentation Nutrition) à la DHOS, gestionnaire de risques, animateur d'un groupe d'évaluation dans le cadre de la certification, réalisation d'audits, participation à l'élaboration et à la réactualisation de protocoles de soins. PARTICIPATION AUX INSTANCES: Conseil d’Administration, Commission de Soins, CLAN.

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